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La réalisation de nos premiers MOOC

Après une année de réflexion, d’inscription sur les plateformes de MOOC existantes (Coursera, Edx, Uned Coma, Udacity…), d’échanges avec les premiers acteurs européens (EPFL, Open University…), de benchmark donc, notre équipe projet TICE (de la direction des formations du Cnam) a réuni au printemps 2013 une équipe d’enseignants volontaires et dessiné pour et avec eux les contours des premiers MOOC du Cnam.
De fin août 2013 à début janvier 2014 nous avons ainsi réalisé nos 4 premiers MOOC qui seront diffusés, pour 2 d’entre eux à partir du 16 janvier (les 2 autre suivront à la fin du mois et début février : consultez la page du site qui présente nos MOOC  et renvoie au portail de France Université Numérique – FUN- sur lequel on peut s’inscrire).
Pour en arriver là il a été nécessaire de faire des choix.

Le choix de l’opérateur
Si l’on excluait les entreprises anglo-saxonnes (et les consortiums étrangers qui ne nous concernaient pas) il nous restait 3 options : y aller seul et supporter tout le poids de la nouvelle plateforme, réunir autour de nous des partenaires pour partager les coûts et élargir l’offre, participer à l’initiative ministérielle France Université Numérique (FUN).
L’établissement a fait le choix de l’opérateur public et propose ses MOOC sur la plateforme du ministère  aux côtés d’autres grands établissements d’enseignement supérieurs français.
Nous profitons ainsi d’une plus grande visibilité, d’un hébergement mutualisé sur les serveurs du CINES (Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur), du réseau Renater et des développements réalisés par l’INRIA pour s’approprier et traduire la plateforme openEdx, dont le code a été mis à disposition par le consortium américain Edx (MIT, Harvard…). Nous profitons également des accords passés avec Dailymotion pour l’hébergement des vidéos.

Le choix d’une plateforme
Côté plateforme notre étude nous avait convaincus que les plateformes de formation habituelles ne pourraient pas supporter un afflux réellement massif d’étudiants, aussi OpenEdx était-il notre choix et nous avons attendu la libération du code annoncée par le consortium Edx (ce qui fut fait le 1er juin 2013).
Le choix du ministère rejoignait donc le nôtre.
C’est une plateforme de formation qui a déjà fait ses preuves pour recevoir un très grand nombre d’étudiants (des dizaines de milliers par cours). Elle est conçue pour des cours massifs, simple dans ses fonctionnalités (intégration de vidéos, téléchargement de documents, pages html, questionnaires de type variés, actualités, forums), rustique même côté enseignant (on doit parfois écrire un peu de code html), mais puissante. Elle s’organise en deux parties distinctes : une partie CMS, appelée le « studio » où les enseignants créent leurs cours, et une partie LMS où se déroulent les cours et les échanges sur les forums. Je ne suis pas informaticienne, mais il me semble que cette organisation doit expliquer la robustesse et la capacité à recevoir un très grand nombre d’étudiants.

Le Cnam étant présent dès le début du projet FUN, les membres de la DTICE ont pu participer aux différents comités opérationnels (comop contenus, comop usages) et ont eu la possibilité de faire entendre leurs besoins contribuant ainsi à dessiner les contours du projet. Bien entendu ces comités travaillent toujours à l’amélioration de la plateforme et au développement du dispositif.

Un choix pédagogique
Notre choix pédagogique s’est porté sur ce qu’il est convenu d’appeler xMOOC, c’est à dire des cours transmissifs quoique interactifs, plutôt académiques dans la lignée des cours existants, mais sur une durée de 6 semaines ce qui conduit à revoir complètement et scénariser différemment le contenu.
En effet, si l’on compare avec le contenu d’une UE semestrielle de 6 crédits, celui du MOOC est environ 4 fois moindre. Comme il doit néanmoins constituer un tout cohérent et suffisant,  les enseignants sont  obligés de le réorganiser en fonction de ces nouvelles contraintes auxquelles s’ajoute le fait qu’un MOOC va rencontrer un public plus large et donc moins facile à cerner.

Pour toutes ces raisons de nombreux MOOC constituent une introduction, une mise en bouche qui devrait permettre à l’internaute de juger s’il est intéressé pour poursuivre dans le domaine, mais il est aussi des MOOC au contenu très pointu destiné à un public spécifique qui n’aurait sans cela pas la possibilité de suivre un enseignement peu répandu.

Sur le plan du design pédagogique, compte tenu des choix précédents et conformément aux bonnes pratiques identifiées au cours de notre benchmark, nous avons proposé aux enseignants un modèle qui privilégie la vidéo pour la transmission du cours.
Les vidéos de cours sont donc au coeur du dispositif : pour plus de détail vous pouvez consulter la vidéo  réalisée par Yves Chamont avec Astrid Rosso et moi-même, tournée dans les conditions dans lesquelles nous mettons les enseignants, c’est à dire celles du direct afin de limiter les coûts de montage.
Elles sont néanmoins enregistrées avec soin, en studio, afin de présenter sur la même image le support du cours (présentation, écran ou tableau blanc) et l’image incrustée de l’enseignant qui l’explique dans un rapport qui permet de recréer la proximité entre l’élève et ce dernier.

Dès la mise à disposition de la plateforme, l’équipe TICE s’est chargée de leur intégration, de la mise en ligne des autres documents et de la réalisation des questionnaires et autres types de devoirs créés par les enseignants (questionnaires consécutifs à chaque séquences, et/ou hebdomadaires). C’est à ce stade également que l’on prépare les différents fils de discussion qui vont permettre les échanges entre apprenants et la remontée des principales questions auxquelles l’enseignant répondra en direct chaque semaine.

De septembre à janvier les délais ont été serrés s’agissant d’une activité supplémentaire s’ajoutant aux charges de travail habituelles des uns et des autres.
Ces derniers jours nous procédons à quelques tests sur une plateforme de pré-production, avant que les premiers cours ne basculent le 10 janvier sur la plateforme de production !
L’équipe reste bien sur sur le pont pour suivre le déroulement,  sans compter que de nouveaux MOOC sont en préparation.

N’hésitez pas à vous inscrire aux MOOC du Cnam car nous comptons sur vos retours pour corriger les problèmes et améliorer le dispositif !

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  1. janvier 8, 2014 à 8:02

    Bonne année Isabelle ! merci pour l’article 🙂

  2. duchaine
    janvier 13, 2014 à 11:28

    Mes meilleurs voeux pour 2014 et bonne chance pour votre aventure. Je suis très intéressé par la suite, à la fois du côté des enseignants (comment prend la greffe ? quels changements de pratiques ? quelle influence sur le reste de l’activité ,) et du côté des apprenants (en termes de pratiques collaboratives, de co-formation, d’apprentissages réels, par exemple). comment faire pour vous suivre de plus près ?

    • Isabelle
      janvier 19, 2014 à 7:38

      Bonjour Jean et bonne année à toi aussi !
      Les enseignants volontaires sont très enthousiastes. Il me semble que ce nouveau type de formation à distance, totalement ouverte et donc très visible, est exigeante en terme de qualité et ces exigences devraient ensuite s’appliquer en toute logique aux autres formations en ligne.
      Je viens de publier un premier retour d’expérience sur AgoraSup (une fiche initiative) et je vais rendre compte du déroulement sur le groupe MOOC de ce même site (http://www.agorasup.fr/). A bientôt donc ici ou sur AgoraSup !

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